"La perte d’autonomie fait évoluer les liens qui unissent les membres d’une famille. La médiation entre aidants et aidés favorise le dialogue et apaise les conflits"

Isabelle Breuil

Médiatrice familiale au sein de l’Udaf 76

Le handicap, le vieillissement ou la dépendance d’un proche peuvent provoquer des conflits au sein des familles. L’Udaf 76 participe à l’expérimentation lancée par l’Unaf et la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) afin de proposer aux aidants et aux aidés une offre de médiation familiale adaptée.

Pourquoi proposer une médiation spécifique aux aidants et aidés ?

« Être aidant d’un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie expose à des risques de conflits familiaux particuliers : entre personne aidée et personne aidante, mais aussi entre aidants, par exemple au sein des fratries. Ces conflits peuvent concerner l’organisation du maintien à domicile, l’entrée en établissement, la répartition de l’obligation alimentaire, la cohabitation avec un proche en situation de handicap, la prise de décision d’une mesure de protection… Notre service intervient habituellement dans le cadre de divorces ou séparations sur les sujets conflictuels liés aux enfants (résidence, exercice conjoint de l’autorité parentale, pension alimentaire, communication entre parents…). Nous proposons aussi des médiations destinées aux parents et ados, aux grands-parents qui n’ont pas accès à leurs petits-enfants, au maintien des liens intrafamiliaux ou aux conflits de successions. La médiation aidants-aidés se distingue par le fait qu’il y a, dans l’échiquier, une personne vulnérable liée à un ou des proches par une situation de dépendance.

Cette perte d’autonomie fait évoluer les liens qui unissent les membres d’une famille. Les divergences peuvent apparaître au moment des prises de décisions importantes, lorsqu’il s’agit de répartir les tâches, les contributions financières, mais pas seulement. Beaucoup se joue aussi au travers de l’histoire familiale, des relations établies bien avant la survenue de cette situation de dépendance. 

La médiation aidants-aidés n’a parfois lieu qu’entre aidants, l’aidé n’étant pas en capacité de s’exprimer ou bien refusant de prendre partie, par exemple dans le cas de conflits de fratrie. Elle peut également faire intervenir des partenaires d’aide à la personne et donc extérieurs à la famille.
Mais le socle commun de toute médiation familiale reste le même : offrir la possibilité d’évoquer les tensions en toute confidentialité, avec un tiers professionnel neutre, afin d’apaiser les conflits et de travailler, avec l’ensemble des personnes concernées, sur des solutions durables.»

Comment se déroule une médiation ?

« Lorsque notre service est sollicité, nous contactons tous les membres de la famille concernés. Un entretien individuel d’information est proposé durant lequel nous expliquons ce qu’est la médiation et recueillons la parole de chacun. Si les protagonistes acceptent le processus de médiation, nous convenons de rendez-vous réguliers et collectifs, il est même possible d’organiser des visios si l’une des personnes est trop éloignée. Le premier entretien est gratuit, les autres séances sont quant à elles payantes, selon un barème national qui prend en compte les revenus de chacun.
Comme pour toute médiation, il est important d’agir le plus en amont possible, afin de ne pas laisser s’installer des conflits qui pourraient être évités par le dialogue et le compromis. »

Extrait du journal de l’Udaf 76 « Fami’lien » – Automne 2020

Plus d’informations ici
Contact : ibreuil@udaf76.fr – 07 64 57 65 38